Vendredi 07 novembre 2025
La Vie du Réel est soumise à une Règle.
*
Pourquoi y a-t-il un Réel plutôt que rien ?
Pourquoi ce Réel est-il en Vie plutôt qu'immuable ?
Pourquoi cette Vie est-elle soumise à une Règle plutôt que chaotique ?
A la première question, il n'y a pas de réponse hors la "Réalité" elle-même -et donc une Substantialité qui la distingue du Néant radical ou du Vide absolu.
A la seconde question la réponse est "Intentionnalité".
A la troisième question, la réponse est "Logicité" – c'est-à-dire l'intention d'accomplir cette "Intentionnalité" avec "Optimalité" (Logicité et Optimalité sont donc incluses dans l'Intentionnalité elle-même).
La Réalité implique, ainsi, la Substantialité.
L'Intentionnalité implique, aussi, la Logicité (elle-même s'exprimant par un principe d'Optimalité).
Il ne reste donc que la bipolarité essentielle fondamentale : Réalité et Intentionnalité ... qui constitue, en fait, l'Unité du Réel.
Tout le reste n'est plus que le développement dialectique (la Constructivité) de cette bipolarité ... que les superstitions religieuses prennent pour une dualité ontique.
*
De C.G. Jung :
"Seul, le paradoxe se montre capable d’embrasser la plénitude de la vie, d’exprimer l’insaisissable et l’indicible perfection du divin immanent qui imprègne la création."
*
Quatrième de couverture du livre "Aria maçonnique" de mon amie Sonia F. :
"Le Secret maçonnique est inviolable par nature ! Sonia F. est Franc-Maçonne depuis de nombreuses années. Elle nous invite, dans ce troublant essai, à découvrir les arcanes de l’éveil maçonnique, à écouter sa perception insolite de la manifestation. Sa Voix/Voie exaltée s’élève et entonne l’ARIA tragique d’une ahurissante révélation initiatique, exprimée par des mots ailés enchanteurs. Son travail acharné de cherchante perce le mur de la perception normosée du monde et nous délivre la fréquence musicale du vibrant message d’un réel caché ! Cet essai nous appelle vers le territoire mystérieux du Grand Tout qui imprègne de merveilleux chaque phénomène manifesté. L’ imaginaire perplexe du lecteur, initié ou pas, ressentira l’appel urgent du départ, envoûté par l’attirant chant ésotérique des sirènes. C’est le chant des exilés en chemin vers la Terre Promise de l’Occultum Lapidem, que l’auteur a poli avec la Force lyrique de son Aria gnosique. Aria Maçonnique nous invite à pénétrer dans l’univers Baudelairien de l’auteur, où dans "Correspondances" :
"Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,…
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent"
Ce texte de Baudelaire est un des plus profonds qu'il ait jamais écrit ...
"La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles ;
L’homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l’observent avec des regards familiers.
Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.
II est des parfums frais comme des chairs d’enfants,
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,
— Et d’autres, corrompus, riches et triomphants,
Ayant l’expansion des choses infinies,
Comme l’ambre, le musc, le benjoin et l’encens,
Qui chantent les transports de l’esprit et des sens.
Et toujours de Sonia :
"la Nature extériorise un secret exclusif,
qu’elle révèle à l’âme humaine qui le réclame."
L'idée essentielle est que ce "secret" du Réel n'est gratuitement transmis qu'à celui qui le désire au plus profond de lui.
Pourquoi révéler un secret à celui pour lequel il n'a aucune valeur ?
Ou encore :
"Il faut que quelque chose se taise pour que quelque chose d’autre soit entendu !"
*
Dans "Les chants de Maldoror" de Lautréamont :
"Ô Dieu qui a créé l‘univers avec magnificence,
montre moi un homme qui ne soit pas un monstre !!!"
Terrible procès ... mais tellement véridique.
*
De Jacques Serrano :
"À une époque où les crises écologiques, technologiques et sociales se multiplient, chacun d’entre nous se trouve confronté quotidiennement à un monde de plus en plus complexe et incertain, traité de plus en plus souvent de manière simpliste. (...)
Comment repenser un monde qui bascule, sans tomber dans le simplisme ? Comment articuler le doute à la clarté d’esprit quand l’information nous assaille ? Quelle éthique adopter face à des systèmes technologiques qui écrasent nos marges d’interprétation et de nuance ? (...)
Ces défis sont de taille et appellent des décisions difficiles. Dans ce contexte, personne ne gagnera à ce que la pensée soit mise de côté en tant que discipline de vie capable de remettre en question nos certitudes."
*
De mon ami Edgar Morin :
"Nous vivons dans un monde où se multiplient les crises écologiques, sociales, politiques, technologiques. Ces crises ne s’additionnent pas seulement : elles s’entrecroisent, se renforcent, se nourrissent mutuellement. Elles composent un tissu de relations, de rétroactions, de contradictions, d’incertitudes. Or, bien souvent, le réflexe est d’y répondre par le simplisme, en tentant de réduire les problèmes à une seule
cause, en sacrifiant les nuances et les doutes sur l’autel de la promesse d’une solution unique et unitaire."
Il est donc temps de penser en termes néo-thermodynamiques d'optimisation globale du rapport entre entropie et néguentropie, plutôt qu'en termes de relations mécanicistes de causes à effets.
*
D'Estelle Ferrarese et Audrey Vermeulen :
"Il y a 45 ans, le sociologue allemand Niklas Luhmann décrivait la société comme étant devenue si complexe que les êtres humains se trouvent rejetés dans son environnement. Ils ne l’organisent pas, ils ne sont même pas en mesure d’avoir une influence sur elle, que ce soit sur le plan individuel ou collectif.
De manière parfaitement autonome, le système social se reproduit et évolue en fonction de sa propre logique, déconnectée des corps, des attentes, des consciences humaines.
L’individu pour sa part, longtemps tenu dans la tradition humaniste pour l’élément ultime, indivisible de la société, est désormais « désagrégé » en rôles et en actions. Il n’est qu’une fiction.
Aujourd’hui, tout se passe comme si différents courants politiques, souvent regroupés sous la catégorie de populisme, remettaient en cause la réalité de cette complexité, sans rien toucher à sa structure ou à sa logique. Ils développent des discours qui découpent dans les faits des causes et des effets unilatéraux, effacent toute forme de contingence et rendent faussement une puissance causale aux individus ou à certains d’entre eux.
Comment comprendre alors, avec Luhmann, ce renversement illusoire de la logique de la modernité ?"
La réponse à cette dernière question est simple : la Modernité est un paradigme effondré, mort et enterré.
*
En réponse à l’effondrement des sciences «mécanicistes» dites « modernes » (nées à la Renaissance et en plein chaos aujourd’hui), il faut clairement affirmer que le cosmos n’est pas une mécanique :
· il est un organisme unique, unitaire et unitif (une Unité effective atemporelle), globalement Vivant et totalement irréversible ;
· qui est doté d’un projet d’accomplissement de lui-même (son Intentionnalité) et qui, pour ce faire, génère des processus étagés en «poupées russes» intriquées ;
· qui s’engendre des ressources (une Substantialité) dont tout procède et qui s’exprime en termes de prématière ondulatoire, de protomatière particulaire de la matière tangible ;
· et qui se donne de lois, règles et normes (sa Logicité) afin de dissiper optimalement les tensions produites par les multiples bipolarités qui la composent ;
· in fine, cette Unité, cette Intentionnalité, cette Substantialité et cette Logicité convergent vers un processus cosmique de Constructivité : construire l’accomplissement du Tout en passant par une multitude d’accomplissements partiels, momentanés et locaux. Tout ce qui existe est un processus particulier émergeant du processus cosmique et destiné à contribuer optimalement à l’accomplissement de celui-ci.
*
De Brigitte Stora :
Malgré la Shoah, le discours antisémite qui l’avait permis, n’a pas changé : les Juifs, peuple coupable, tout entier situé du côté de la domination, du privilège et de la spoliation, se seraient approprié l’avenir du monde. L’antisémitisme, d’où qu’il vienne, proclame l’urgence de déloger les Juifs d’une place imméritée, d’une « élection » usurpée … Comment ne pas reconnaître l’imaginaire ancestral de ce discours délirant qui de nouveau se parle un peu partout, et, c’est le plus terrible, parfois même à l’insu de ses locuteurs. Pourquoi un si petit groupe humain demeure-t-il l’obsession de centaines de millions d’individus ? Que peut bien signifier cette
« conspiration juive pour dominer le monde », ce terrifiant empire que les Juifs exercent sur les antisémites ? L’antisémitisme est d’abord une très ancienne vision du monde qui postule l’abolition du judaïsme comme condition d’une rédemption universelle. Mais il est aussi une rage intime contre les Juifs qui, dès lors, occupent la place originelle de l’altérité fondamentale. Cet Autre, tout Autre qui nous oblige et nous grandit ou qui nous menace. Le refus du nom de l’autre, de toute dette à son égard et la hantise du désir qu’il peut susciter sont au cœur du discours antisémite. Ils apparaissent comme un modèle universel du refus de l’altérité en soi. Comme un meurtre de la responsabilité et de l’émancipation. Franz Fanon avait prévenu : « Quand vous entendez dire du mal des juifs, dressez l’oreille, on parle de vous »."
Que dire de plus ? Que dire d'autre ?
*
Concernant la soi-disant "IA", il faut prendre très au sérieux la réalité des boucles de rétroactions auto-alimentées : les algorithmes qui sont des programmes de compilation et d'imitation, en arrivent très vite à s'auto-compiler et à s'auto-imiter.
Or, ces algorithmes donnent l'illusion aux esprits simples et paresseux (soit au moins 60% de la population humaine) qu'ils peuvent s'abstenir de tout effort de réflexion ou de création, pour que leur soit servie, sur un plateau d'argent, la satisfaction de tous leurs besoins d'information, de savoir, de plaisir et de loisir.
Les 40% restants se subdivisent en 25% de nocifs qui utilisent les algorithmes pour manipuler les 60% de lascifs ... et en 15% de constructeurs qui utilisent les algorithmes comme de puissants amplificateurs de leur propre démarche.
*
Sur un chantier en péril, bavasser, même fraternellement, n'a jamais fait s'élever l'édifice à construire.
*
L'effet de meute est particulièrement sensible dans les métiers de la communication où, l'avidité du scoop aidant, les journalistes peu professionnels ou peu scrupuleux ont beau jeu d'enclencher un phénomène de boule de neige à partir de n'importe quelle information de préférence fausse pourvu qu'elle soit spectaculaire ou scandaleuse ou sensationnelle ou sordide. Cela s'appelle la désinformation.
Même les maisons sérieuses ont parfois bien difficile, malgré leur souci de vérification des sources, à résister à la tentation de surfer sur ce type de vague. Le sensationnel se vend mieux que le fondé ! Les médias américains, depuis longtemps, ont trouvé la parade : plutôt que de vérifier et de valider les sources, on les cite in extenso même si elle sont farfelues. "D'après Tartempion, …". Tartempion est heureux comme tout de voir son nom dans le canard. Le journal n'implique pas sa responsabilité. Et l'information circule et s'enfle vers ceux qui ont envie ou besoin de s'en repaître. Toute la presse à scandale fonctionne sur ce schéma.
La jolie expression populaire "aboyer avec les loups" (autre manière d'exprimer l'effet de meute) s'applique aussi, ô combien, à la sphère politique.
Le processus est parallèle à celui qui gangrène certains médias et certaines presses : il ne s'agit plus de gonfler le tirage, mais de gonfler l'électorat dans un monde enclin à l'angoisse, à l'insécurité, au mal-vivre, à la déprime, à l'assistanat généralisé (donc à la fragilité et à la précarité).
Le monde devient de plus en plus complexe et intégré. Le pouvoir réel est de plus en plus éloigné des institutions politiques qui sont condamnées à "suivre" si elle veulent perdurer. Les instances nationales sont de plus en plus déconnectées et de plus en plus vidées, perdues qu'elles sont entre les pouvoirs statutaires supranationaux qui les subjuguent et les pouvoirs communautaires locaux (les entreprises, les quartiers, les associations, les sectes, les bandes, les mafias, les réseaux) qu'elles maîtrisent de moins en moins.
Face à tout ce charivari, nos politiques sont bien désemparé(e)s et sont bien tenté(e)s d'adopter n'importe quelle "solution miracle". Qu'importe ce que l'on fait pourvu que l'on fasse quelque chose : le pouvoir ne se maintient en "légitimité" qu'en gardant la main et en restant sous les feux de la rampe. Ne rien faire (ou ne pas dire que l'on fait, ce qui revient au même), c'est disparaître.
Alors l'effet de meute peut jouer à plein : il y aura toujours un rat de cabinet pour pondre l'idée miracle ou la recette d'une quelconque panacée que l'on s'empressera de "vendre" et que d'autres imiteront à qui mieux-mieux.
Tout ceci au mépris de ce que les systémiciens appellent la loi des effets pervers : dans un système complexe (et nos sociétés le sont au plus haut degré) toute action locale engendre des réactions globales qui viennent la contrer et surcompensent (donc inversent) ses effets.
En matière politique, toute action locale et spécifique est condamnée à engendrer les effets inverses de ceux escomptés (cela est vrai en gestion d'entreprise aussi).
Mais qu'importe : nos politiques restent analytiques et non globales, et l'électorat attend plus les actions que leurs effets. Alors …