Vendredi 05 décembre 2025
Comme tous les processus complexes, les sociétés humaines reposent sur cinq types de personnes agissantes :
- sa Réalité : les masses,
· on Intentionnalité : les sages (spirituels, philosophes, intellectuels réels)
· sa Substantialité : les créateurs (chercheurs, ingénieurs, techniciens),
· sa Logicité : les politiques (et leurs juristes et fonctionnaires),
· sa Constructivité : les entrepreneurs (porteurs d'entreprises, de marchés et d'emplois).
La démocratie donne, soi-disant, le "pouvoir" aux "masses" qui sont idéologiquement, démagogiquement et électoralistement manipulées par les politiques.
Le principe d'Unité qui devrait fonder tout le processus, n'existe plus : les sages, les créateurs et les entrepreneurs sont exclus de la gouvernance globale de par le dénigrement, le mépris ou la calomnie des politiques (tous affamés de pouvoir à court terme) auprès des masses.
Menée de cette manière, la démocratie est une impasse. Elle est une politocratie.
Il est dès lors essentiel d'instaurer face (ni contre, ni au-dessus) à cette politocratie, une méritocratie ou technocratie ou élitocratie (comme on voudra l'appeler) qui fasse entendre ceux qui sont les véritables moteurs de l'évolution de la société.
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De José Ortega y Gasset à propos de son "La révolte des masses" :
"Sur toute la surface de l'Occident triomphe aujourd'hui une forme d'homogénéité qui menace de consumer ce trésor. Partout l'homme-masse a surgi - l'homme-masse dont ce livre s'occupe - un type d'homme hâtivement bâti, monté sur quelques pauvres abstractions et qui pour cela se retrouve identique d'un bout à l'autre de l'Europe. C'est à lui qu'est dû le morne aspect, l'étouffante monotonie que prend la vie dans tout le continent. Cet homme-masse, c'est l'homme vidé au préalable de sa propre histoire, sans entrailles de passé, et qui, par cela même, est docile à toutes les disciplines dites « internationales ». Plutôt qu'un homme c'est une carapace d'homme, faite de simples idola fori. Il lui manque un « dedans », une intimité inexorablement, inaliénablement sienne, un moi irrévocable. Il est donc toujours en disponibilité pour feindre qu'il est ceci ou cela. Il n'a que des appétits; il ne se suppose que des droits; il ne se croit pas d'obligations. Ni ce livre, ni moi nous ne faisons de politique. Le sujet dont je parle ici est antérieur à la politique; il est dans le sous-sol de la politique. Mon travail est un labeur obscur et souterrain de mine. La mission de celui qu'on a nommé « l'intellectuel » est en un certain sens opposé à celle du politicien. L'œuvre de l'intellectuel aspire -souvent en vain - à éclaircir un peu les choses, tandis que celle du politicien consiste souvent à les rendre plus confuses."
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De Frédéric Schiffter :
"L'invention des réseaux sociaux a instauré la démocratie totalitaire du vulgus [ndlr : "foule", "vulgaire"]."
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A propos de Frédéric Schiffter dans Wikipédia :
"Sa réflexion, essentiellement critique, se décline en trois concepts-clés : le « chichi », le blabla » et le « gnangnan ».
- Le « chichi » (notion empruntée à Clément Rosset[5] dans son ouvrage Le Réel et son double[6]) désigne l'attitude consistant à ne pas percevoir le réel ou à le discréditer du fait même de sa cruauté — de son essence tragique. Tant chez les philosophes que chez les non philosophes, le « chichi » s’exprime comme le rejet du hasard, du temps, des passions dévastatrices et de la mort.
- Le « blabla » définit tout type de discours servant à édulcorer le réel et, partant, à faire croire à la réalité de l’Irréel. Par exemple, pour nier le chaos, la douleur et la violence de l'existence, nombre de « blablas » philosophiques et/ou éthiques utilisent les mots vagues mais séduisants de « monde », de « nature », de « bonheur », d'« humanité », de « justice », lesquels deviennent objets de croyances ou d'espoir. Le « blabla » est la formulation doctrinale ou théorique du « chichi ».
- Le « gnangnan » qualifie une forme d'altruisme dont le ressort est l'indignation mêlée de sensiblerie contre une forme de tragique frappant les foules humaines et rebaptisée le « Mal » (terrorisme, catastrophe naturelle, guerre civile, épidémie, etc.). Donnant lieu à bien des « blablas » moraux, politiques, religieux, médiatiques, entre autres, le « gnangnan » permet aux individus tournés en temps ordinaire vers l'hédonisme égoïste et consumériste de se sentir bons, justes et indispensables — du côté du Bien. En raison même de sa critique des illusions et des croyances, Frédéric Schiffter doute de l'impact de sa pensée démystificatrice. « Autant il est concevable que [les humains] renoncent à une croyance particulière […], autant il est illusoire d'en induire qu'ils ne désireront plus croire. Pour que les humains en finissent avec le désir de croire, il faudrait qu’ils ne fussent plus enclins à la crainte comme à l'espérance […] ; autant dire qu’ils n'eussent plus la certitude effrayante de mourir » (citation tirée de Le Bluff éthique)."
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Ecologie : étude rationnelle, technique et scientifique, mais non idéologique, de l'optimisation durable du rapport entre l'activité humaine et la qualité et le renouvellement des ressources naturelles.