Mercredi 03 décembre 2025
Le Cantique des Cantiques est une belle histoire d'Amour entre l'Aimée et l'Amant.
Mais contrairement à ce qui a été trop souvent écrit, cet Amant n'est pas Salomon à qui le Chant est certes dédié, mais qui n'apparaît que comme personnage secondaire et lointain.
Qui plus est, l'Amant du Cantique se révèle n'être qu'un séducteur frivole que l'on sommera, à la fin, de "fuir".
Le véritable Amour de l'Amante est ailleurs, au-delà des vaines illusions de la séduction.
C'est là qu'apparaît la véritable dimension mystique du texte : l'Amante, c'est l'humanité ; l'Amour, c'est l'Amour de la Vie cosmique ; et l'Amant, c'est le Divin ...
Cet Amour-là est le terreau et le ferment de la quête de l'Alliance suprême entre l'humain et le Divin, entre le monde et le Cosmos, entre la Vie et l'Esprit.
*
De Lao Tseu :
"Ce que la chenille appelle fin du monde,
le reste du monde l’appelle papillon."
*
La conscience n'est rien de plus – mais c'est immense – que la dialectique vécue entre l'intériorité (y compris l'intention et la mémoire) et l'extériorité (y compris l'invisible imaginaire).
La conscience n'est pas le propre de l'humain, mais elle est propre à tout ce qui vit, souffre et jouit.
Ce qui semble distinguer l'humain, c'est que sa conscience est rationalisante, qu'elle construit des modèles réutilisables.
Ainsi, pour l'humain, "prendre conscience de" c'est faire entrer la situation vécue dans un schéma rationnel beaucoup plus vaste qui, de ce fait, devient explicatif de la situation vécue.
Parallèlement un "cas de conscience" est une situation qui ne s'intègre pas simplement voire qui est contradictoire par rapport à ce schéma rationnel modélisant la réalité.
Enfin, avoir "bonne ou mauvaise conscience", c'est avoir conscience de fonctionner en harmonie ou en contradiction avec la conscience collective c'est-à-dire avec le schéma rationnel communément admis.
Penser, c'est en fait prendre conscience des divergences entre les rationalités intérieures et extérieures, et tenter de construire un schéma rationnel qui dépasse ces contradictions. Lorsque ces divergences n'existent pas ou ne sont pas perçues, la conscience "s'endort" et l'automaticité s'empare des schémas antérieurs qui semblent ne plus demander de constructivité.
Pour éveiller la conscience, il est indispensable d'être sensible, au meilleur niveau, des réalités antagoniques, intérieures et extérieures ; être lucide en somme. La conscience n'est pleinement éveillée que face à l'aperception claire d'un dilemme, d'un choix, d'une option.
La conscience est un processus complexe continu qui s'écoule comme une rivière mue par la force du courant intérieur et forgée par les rives du monde extérieur.