Lundi 01 décembre 2025

De Léon Tolstoï :

 "Il est impossible de faire voir à l'homme le plus intelligent la réalité la plus évidente lorsqu'il a tissé dans le tissu de sa vie, fil par fil, cette contre-vérité au centre de son identité."

 Et dans la même veine, de William Marx, professeur au Collège de France :

 "L'Europe doute, et c'est sa force. Montaigne l'a inauguré : penser, c'est se contredire. Un écrivain trop oublié, Elie Faure, disait en 1926 : " Le rôle de l'Europe aura été d'ériger la contradiction en principe de vie". C'est très juste. L'esprit européen est celui du doute et du dialogue, pas de la vérité imposée. Mais il faut que cette contradiction reste vivante : elle ne signifie pas faiblesse, elle peut aussi fonder une puissance. La démocratie, c'est l'organisation de la contradiction. L'Europe doit la défendre face aux régimes qui, comme la Russie ou la Chine, refusent le pluralisme. Défendre la contradiction, c'est défendre la liberté même."

 Ne jamais confondre, dans la notion de doute systématique, la notion d' scepticisme radical, toujours stérile, et celle d'esprit critique, toujours créative.

 *

De Giuliano da Empoli :

 "La logique perverse née de l'union de la rage et de l'algorithme renverse toutes les valeurs et les règles de la politique telle que nous l'avons connue ces dernières décennies. La guerre informationnelle est aujourd'hui le nerf de la guerre. La guerre physique, comme l'action militaire, deviennent une sorte d'annexe de la guerre informationnelle, qui revêt désormais un caractère encore plus stratégique. On le voit en Ukraine. C'est à la fois un conflit du passé, dans ses objectifs de conquête territoriale et dans l'affrontement de masse, et la première guerre du XXIe siècle, par les nouvelles armes utilisées, les drones, le cyber et les narratifs visant à conquérir les cerveaux. L'information est une arme essentielle dans ce phénomène symptomatique des guerres hybrides que l'on appelle l'arsenalisation, c'est-à-dire l'utilisation à des fins militaires d'un ensemble d'outils qui n'étaient pas guerriers à l'origine."

 Nous vivons aujourd'hui exactement au centre de la bifurcation majeure entre l'économie et la politique matérialisées (mécaniques) et l'économie et la politique dématérialisées (algorithmiques).

C'est la nature même, matérielle ou immatérielle, des territoires, des ressources et des processus qui est en train de changer radicalement.

 *

 De Christopher Guerin (Nexans) :

"Beaucoup pensent que dans la tempête, il faut accélérer. Je crois l'inverse : il faut ralentir, se poser, réfléchir. Dans un monde instable, la modernité, c'est le retour à l'essentiel. Qu'est-ce qui compte vraiment ?

Les gens, le récit, l'envie. Je viens travailler par choix, pour l'ambiance et pour le sens. Ensuite, tout s'aligne : résultats économiques et engagements pour la planète ... Je crois qu'il faut arrêter de parler de "transformation". Le mot est usé, associé à "restructuration". Pour les ouvriers, il ne veut plus rien dire. Aujourd'hui, une entreprise performante doit avant tout revenir à l'essentiel : Clarté : un cap, pas un plan B, Humanité : derrière chaque indicateur, il y a une personne, un visage."

 Typiquement, ceci est l'exemple flagrant d'un raisonnement moderniste complètement obsolète quoique plein de bonne volonté. Que dira-t-il lorsque tous les ouvriers seront des robots, où la notion "aller travailler" sera remplacer par "assumer une activité" et où l'entreprise sera devenues un réseau de partenaires autonomes ?

 *

 Denis Ettighoffer, Spécialiste français des études prospectives de l'impact des technologies de l'information et de la communication :

 "Dix hommes qui avaient l'habitude de se retrouver au café du village. Chaque jour leur facture totale de bière atteignait 100 euros. Un jour, par jeu, ils ont décidé de voir combien ils paieraient leurs bières comme ils payaient leurs impôts.

Voilà ce qu'il fut calculé : les 4 hommes les plus pauvres ne paieraient rien, le 5ème paierait 1 €, le 6ème 3€, le 7ème 7€, le 8ème 12€, le 9ème 18€ et le plus riche paierait 59€.

Comme cela les amusaient, c'est ce qu'ils décidèrent de faire un beau soir.

Tout allait bien jusqu'au jour où le cafetier leur déclara : "Comme vous venez tous les soirs, j'ai décidé de réduire votre facture de 20 €". "Les bières ne vous coûteront donc plus désormais que 80 €".

Afin de répercuter la ristourne le plus justement possible les 10 hommes décidèrent que dorénavant chacun réduirait sa participation et paierait comme suit : Au lieu de quatre, ce furent 5 hommes les plus pauvres qui ne paieraient toujours rien. Le 6ème paierait 2 € à la place de 3€ (réduction de 33%). Le 7ème paierait 5€ à la place de 7€ (réduction de 28%). Le 8ème paierait 9€ à la place de 12€ (réduction de 25%). Le 9ème paierait 14€ à la place de 18€ (réduction de 22%). Le plus riche paierait 49€ à la place de 59€ (réduction de 16%).

Cependant le 6ème homme déclara en montrant l'homme le plus riche : "J'économise seulement 1€ et lui 10€ !" Le 5ème homme renchérit : "C'est vrai il économise 10 fois plus que moi !" Le 7ème renchérit à son tour : "Pourquoi aurait-il 10€ quand moi je n'en ai que 2 ?"

Le soir suivant l'homme le plus riche ne vint pas au café.

Les 9 autres burent leurs bières sans lui. Au moment de payer ils se rendirent compte de quelque chose d'important : ils n'avaient pas assez d'argent pour payer la moitié de la facture ..."

 Telle est l'exacte caricature des systèmes étatiques, syndicaux et fiscaux dans de nombreux pays d'Europe dont les parangons sont la France et la Belgique francophone.

 *

 Les enfants qui arrivent à l'âge où la question des futures études commence à se poser sérieusement, sont largement troublés par le mythe et le mirage de la Révolution Algorithmique (je préfère cette RA au sensationnalisme surfait de la soi-disant IA). Celle-ci laisse croire que les algorithme sauront et penseront et créeront tout, mieux que les humains qui n'auront plus qu'à se laisser vivre tranquillement dans un monde totalement robotisé et algorithmisé.

Ces mythes sont non seulement faux, mais terriblement nuisibles car ils mènent à l'inféodation de la très grande majorité des humains qui est paresseuse et jouisseuse, à une minorité qui possèderont le savoir-faire et la maîtrise des contenus algorithmiques et qui instaureront la pire des tyrannies mondiales concevables.

Il faut donc aider ces enfants à trouver leur chemin de vie dans notre monde en plein bouleversement. Il faut réhabiliter la connaissance, la virtuosité, l'autonomie et l'effort !

 *

 Après vérification dans le texte hébreu, parce que la "Mer d'airain" est sur le Parvis, au sud-est du Temple, la porte de celui-ci, qui donne sur le parvis, est bien à l'Orient (là où naît la lumière des astres du quatrième jour) et le Saint des Saints est à l'Occident (là où rayonne la Lumière invisible et spirituelle du premier jour).

Donc, venant du parvis pour entrer dans le Temple, puisque l'hébreu s'écrit de gauche à droite, la colonne de droite est bien Jakin (Yakèn : "il établira" ou "il affirmera") et la colonne de gauche est bien Boaz (Bé'Oz : "en force" ou "en puissance").

Vues de l'intérieur du Temple, les colonne sont inversée : J à gauche et B à droite.

    Si l'on veut bien voir que le Temple en construction est le Chantier, la Loge des constructeurs, adossée aux deux colonnes d'airain, est extérieure à ce chantier (comme le parvis du Temple) et sa porte s'ouvre vers l'Occident (face à l'entrée du Temple donc, avec la colonne J à droite de cette porte et la colonne B à gauche de cette porte) alors que la stalle du Maître de la Loge se place à l'Orient.

 *

 Sans intentionnalité pourquoi y aurait-il une réalité ? Et sans réalité, comment une intentionnalité pourrait-elle s'exprimer ?

La disposition des cinq fonctions nécessaires à tout processus complexe suit un ordre chronologique qui, selon moi, procède en quatre étapes : d'abord l'unité, ensuite la bipolarité intemporelle de Réalité/Intentionnalité, puis la bipolarité temporelle subséquente de Substantialité/Logicité et enfin, lorsque tout est réuni, la Constructivité.

Et là, on retrouve un hexagramme ou Etoile de David (ou plutôt, en hébreu, un Maguèn David : "un bouclier de David").